Le progrès est-il une si bonne chose?

Luc Ferry, ancien ministre de l'Education, a posé la question l'autre jour et elle me reste dans la tête.

Certes, le monde va de l'avant, les ordinateurs, Internet, la médecine, les technologies, tout va en s'améliorant et en se complexifiant.
Jamais je n'entends la question consistant à dire ceci: "Améliorer la technologie est-elle une bonne chose?" comme si il allait de soi que les découvertes de l'Humanité ne sont qu'autant de manifestation de l'avancée du Progrès.

Bien. Et après?

Le Progrès ne me semble pas apporter que des bonnes choses, loin de là. Je parlais l'autre jour de l'explosion des communautés, je pense aujourd'hui à l'aliénation des gens. Les gens me semblent de plus en plus seuls et de plus en plus malheureux. Certes on se réunit pour sortir, faire la fête, bouffer et même jouer... mais au delà de cela, l'égoïsme se propage sans faiblir.
J'avoue mon désarroi profond: le progrès ne s'arrêtera pas mais quand est-ce que les humains trouveront une forme satisfaisante d'équilibre?

La problématique est universelle, l'Equilibre. Donner du temps à son travail mais beaucoup à sa famille; se battre pour vivre mieux mais apprendre à vivre heureux avec ce que l'on a; se respecter et s'aimer soi même sans virer dans le narcissisme et l'égoïsme; vivre sa vie en profitant de l'instant présent mais ne pas céder à la peur panique de la mort qui paralyse tout; élever ses enfants en les aimant et en leur donnant le plus possible mais être conscient qu'on a tous ses limites et qu'ils en patiront d'une manière ou d'une autre; panser les blessures du passé mais ne pas les oublier car elles font de nous ce que nous sommes; vivre en pensant aux autres mais ne jamais s'oublier non plus... la liste est infinie.

La lutte pour y arriver est infinie aussi. La Nature aime la diversité, aime le mouvement et meurt dans l'immobilisme. L'un de nos grands mathématiciens a dit une fois que les mathématiques étaient le langage de la Nature: si c'est le cas, tout ou presque n'est qu'ondulatoire.

Ondulons donc autour de l'état d'équilibre. Le tout est de tacher d'y revenir dès qu'on s'en éloigne trop...

I love you Tash.